Médecine générale

La médecine générale est une discipline médicale qui se concentre sur la prestation de soins de santé primaires et globaux aux individus, quel que soit leur âge, sexe, ou type de pathologie. Elle est caractérisée par une approche centrée sur le patient, englobant la prévention, le diagnostic, le traitement et le suivi des maladies aiguës et chroniques. Les médecins généralistes jouent un rôle clé dans le système de santé en assurant une prise en charge continue, en coordonnant les soins avec d'autres spécialistes, et en conseillant les patients sur des modes de vie sains et les mesures préventives. Cette spécialité est essentielle pour assurer l'accès aux soins de première ligne et pour renforcer la santé publique à travers une gestion efficace des ressources de santé.

Le médecin généraliste est au centre du système médical français. N'étant pas spécialisé dans une discipline médicale en particulier, il officie généralement à hôpital, au cabinet et au centre de santé pour recevoir en consultation des patients atteints de maux non urgents, et souffrant souvent de pathologies légères. Mais il peut arriver qu'il diagnostique ou soupçonne chez ses patients des maladies graves ou inhabituelles. Dans ce cas-là, il est celui qui redirige vers les différents spécialistes compétents suivant les circonstances. Il est aussi celui qui s'occupe des vaccins obligatoires et recommandés, et il est en charge des dossiers médicaux de la plupart de ses habitués. Il coordonne donc le parcours de soins de son patient et centralise les avis des autres soignants. Sa proximité avec le patient lui permet de jouer auprès de lui un rôle unique dans l'information sur la prévention, le dépistage, le suivi des maladies ainsi que l'éducation thérapeutique.

Bien au-delà de la simple gestion des symptômes, les praticiens de la médecine jouent un rôle crucial en guidant leurs patients vers des habitudes de vie saines, en identifiant les facteurs de risque et en mettant en place des stratégies de prévention médicale proactive.

Pour devenir médecin généraliste en France, il n'y a qu'une seule orientation possible : les études en faculté de médecine. Afin d'y accéder, il est nécessaire d'intégrer en première année une classe de PASS ou LAS, réputées difficiles. Ces dernières diffèrent dans les modalités d'accès au premier cycle des études de médecine, mais sont censées préparer l'élève à sa future vie d'étudiant qu'il ne quittera pas pendant au moins 10 ans. En effet, si le PASS, ou « parcours d'accès spécifique santé », se focalise uniquement sur des modules basés sur la médecine en elle-même avec une option minoritaire au choix, la LAS (ou Licence accès santé) se destine principalement aux lycéens hésitant entre deux domaines d'études. Véritablement, puisque son programme se compose majoritairement de ceux d'une première année licence classique - soit selon la LAS choisie droit, psychologie, physique-chimie... - mais agrémentée de certains modules relatifs aux études de médecine. Réussir son année de LAS permet tout comme pour la PASS d'accéder soit à la deuxième année médecine, soit à la deuxième année licence ; votre choix est donc censé se baser sur votre degré de certitude quant à votre volonté d'intégrer une faculté de médecine. Précision importante : on ne peut redoubler ni la PASS ni la LAS, mais on peut intégrer l'une suite à l'échec dans un autre. Vous avez donc deux chances.

Ensuite, vous devez réussir un concours en sixième année de médecine qui décidera de vos possibilités de spécialisation, selon les places disponibles. Selon vos résultats, vous pourrez postuler afin de poursuivre un internet généraliste ou spécialisé pendant 4 à 6 ans.

Polyvalent, le médecin généraliste intervient auprès de divers patients (du bébé à la personne âgée) et traite des pathologies variées (angine, hypertension, entorse...). Lors de la consultation, il s'entretient avec le patient sur ses troubles, puis effectue un examen clinique durant lequel il prend la tension, écoute le cœur, palpe les endroits douloureux... Une fois le diagnostic posé, il prescrit un traitement (en expliquant les résultats attendus, les dosages, la durée) ou des examens complémentaires (analyse de sang, radiographie, échographie, IRM...). Il peut effectuer certains soins lui-même (pansements, injections), pratiquer des actes de gynécologie, de pédiatrie ou de petite chirurgie (sutures). Dans d'autres cas, il réoriente son patient vers un médecin spécialiste.

Le suivi médical régulier est essentiel pour maintenir une bonne santé et améliorer la qualité de vie. Il permet de détecter les problèmes de santé dès leur apparition, de les traiter rapidement et de prévenir les complications

Au-delà de l'action ponctuelle, le généraliste est souvent l'interlocuteur médical qui a la vision la plus complète du patient, ce qui permet un suivi efficace et coordonné. Souvent choisi pour être le médecin traitant (de toute la famille), il connaît bien ses patients et leur environnement (hygiène de vie, habitudes ou antécédents familiaux). Ce qui l'aide à comprendre leurs maux. Enfin, la prévention constitue l'un de ses axes prioritaires : bilan de santé, dépistage ou vaccinations.

L'éducation pour la santé a été définie par l'OMS (36e assemblée mondiale de la santé, 1983) comme « tout ensemble d'activités d'information et d'éducation qui incitent les gens à vouloir être en bonne santé, à savoir comment y parvenir, à faire ce qu'ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé, à recourir à une aide en cas de besoin ». Le médecin généraliste conseille son patient sur l’hygiène de vie (alimentaire, sportive, etc.).

La pénurie de médecins entraîne souvent une surcharge de travail, avec des consultations plus longues et des charges administratives plus lourdes. Les médecins peuvent également être confrontés à des problèmes de burn-out et de stress, en raison de la pression et de la charge de travail.

Les maladies chroniques sont la première cause de décès et la source principale des dépenses de santé. Leur dépistage précoce permet de limiter leur gravité évolutive et de réduire sensiblement leur coût. Mais, leur suivi thérapeutique se heurte à deux obstacles : le défaut fréquent d’observance du traitement par le patient et aussi, plus rarement, l’inadaptation thérapeutique à l’évolution clinique par le médecin. C’est pourquoi, il faut revoir fondamentalement la prise en charge du patient chronique pour le rendre autonome dans la gestion de sa maladie tout en donnant au praticien les moyens de gérer et de coordonner les diverses étapes de son parcours de soin. Cela exige de changer les mentalités de part et d’autre, mais aussi de donner au praticien les moyens financiers lui permettant de consacrer à ses patients plus de temps, au centre d’une nouvelle organisation interprofessionnelle. La prévention et l’éducation thérapeutique du patient (ETP) sont les clés de cette révolution thérapeutique, fondée aussi sur l’éducation à la santé, une meilleure formation des professionnels de santé, un accès accru au numérique, mais aussi et surtout la reconnaissance, par des mesures concrètes, de la place du médecin généraliste dans un nouveau parcours de soins où il doit avoir un rôle central de coordination.

La médecine du futur verra apparaître de nouveaux domaines d’études scientifiques, de nouvelles applications et nouveaux usages des technologies numériques en santé, de l’intelligence artificielle et des algorithmes mais également une profonde réorganisation du système de santé plaçant le patient au cœur du système. Dans cette constante mutation de la médecine, le rôle et les missions du médecin généraliste seront redéfinis et de nouveaux métiers, qui n’existent pas encore, devront répondre à des besoins spécifiques et interdisciplinaires. Une évolution de la formation des professionnels de santé et soignants actuels et futurs est alors nécessaire pour prendre en compte tous ces changements et être force d’innovation.

La médecine jusqu’alors essentiellement curative évoluera demain vers :

L’ambition de la médecine de demain est de placer le patient au centre du système de santé et de mettre en place successivement :

Lorsqu’elle est bien appliquée, la prévention améliore l’état de santé général et réduit le coût des soins de santé. L’objectif global de la prévention est de diminuer le risque d’une personne de développer une maladie ou de devenir handicapée ou de mourir prématurément.

Les soins primaires constituent une plateforme et un point d'intégration importants qui permettent à l’état d'assurer des services de santé complets et de promouvoir le bien-être des populations tout au long de la vie.

La recherche est un moteur essentiel de l’amélioration de la qualité de soins. Ce principe a été à la base de la réforme de 1958 dont l’un des objectifs était de mettre la recherche scientifique au cœur des CHU.